C’est ce dimanche 22 septembre 2013 que je suis devenu triathlète…
Le départ ayant lieu à 13h, ca me laisse le début de matinée pour tout préparer… Quelle logistique !!! C’est pas un sport pour les distraits… et j’en suis un grand. La première difficulté du jour est de ne rien oublié. Comme il y a trois disciplines, les risques ne sont pas multipliés par 3, mais presque. Heureusement, on trouve sur le net une multitude de check liste permettant d’être un peu plus serein lors de la préparation du matériel. J’arriverai tout de même à oublier un objet essentiel qui n’était pas sur la liste… mon portefeuille. Je perds 15 minutes pour aller le rechercher.
La météo annoncée comme une belle journée d’arrière saison est un peu plus capricieuse que prévu, heureusement le ciel se dégagera pour la course. Après avoir été retiré mon dossard, je vais reconnaître les lieux à vélo. Grâce à cet échauffement, je décide de déplacer la voiture et de la garer juste à côté du parc à vélo.
Le deuxième volet logistique commence : l’installation dans le parc à vélo. Je commence par trouver l’un ou l’autre point de repère afin de retrouver mon emplacement lors de la course. Ensuite je place le vélo et ma caisse avec mes chaussures, j’installe une vieille carpette de salle de bain fournie par Cécile afin d’augmenter un peu le confort lors de ma première transition. Note pour plus tard, trouver une avec des couleurs vives et un gros dessin pour faciliter le repérage de mon emplacement. Je dépose mon casque et sur mon prolongateur ainsi que mon porte dossard (merci Benny). Il est 12h40, je retourne à la voiture pour enfiler ma trifonction et ma combi.
Jusqu’à présent ma distraction ne m’a pas encore pénalisé mais les 5 minutes à venir vont être épique… Je pars vers l’aire de départ avec mes lunettes de vélo sur la tête… demi-tour pour prendre celle de natation, il reste encore 5 athlètes dans le parc à vélo…J’arrive dans l’air de départ et j’ai oublié mon bonnet de bain… demi-tour pour aller le rechercher à mon emplacement. Il y a encore 2 autres athlètes dans le parc à vélo. Je retourne au départ et catastrophe, je me rend compte que j’ai oublié de remettre ma puce de chronométrage. Je l’avais enlevée pour faciliter le passage de ma combinaison… Elle est sur le toit de la voiture… Demi-tour, cette fois-ci au pas de course. Il n’y a plus personne dans le parc à vélo et il est même fermé. J’escalade les barrières Nadar et fonce à la voiture… heureusement que je l’ai rapprochée. Retour au sprint dans l’aire de départ, personne n’est à l’eau. Il me reste le temps de fermer ma combinaison. Tout fini bien mais je me serais bien passé de ce stress et de ce sprint. Je suis en transe avant le premier effort. J’ai surtout loupé la moitié du briefing, j’ai tout de même entendu l’information principale, on fera 6 tours de vélo au lieu de 5 suite à des travaux.
Je découvre un nouveau monde… Je suis dans un troupeau d’homme grenouille, tous couvert de néoprène… je sens de nouvelles odeurs… Comme pour presque toute les premières fois, je suis à la fois impatient, stressé, curieux,…
Je suis dans les derniers à descendre à l’eau. L’eau est à 18°C mais je ne ressens pas d’impression de froid. J’ai une pensée pour Piet (l’ancien propriétaire de la combi).
Ca y est, le départ est donné. On m’avait prédit la guerre mais comme on est pas énormément au départ (un peu plus de 200) et comme on part dans l’eau, ca va encore. Certes, je prend quelques coups mais pas de catastrophe. Le plus dur est de trouver son rythme… Après trois mouvements consécutifs, je suis gêné par la présence d’autres concurrents, je dois nager la tête hors de l’eau et perdre ainsi à chaque fois un peu de temps. Avant de repartir et de de nouveau revenir sur eux. Je joue au yoyo. J’aurais mieux fait de me décaler et de prendre mon rythme. On passe sous le pont sur lequel on passera à 6 reprises en vélo. L’ombre de celui-ci complique notre progression, on y voit pas grand-chose… Ensuite c’est le demi-tour, on tourne autour de deux bouées. Là, la densité de nageurs augmentent et je suis obligé de freiner un peu… Le retour sera un peu plus ambigu… n’ayant pas entendu le breefing, je ne sais pas si le cap à suivre est la bouée ou l’escalier… Autrement la parcours forme-t-il un rectangle ou un triangle. La majorité des gars on l’air d’aller directement vers la sortie. Je les suis… à tort car à mi distance, on rectifie la trajectoire pour aller contourner la bouée. Lors de ce retour, je commence à trouver le temps long… je me dis que sur un 1500 ca doit être plus compliqué et interminable sur un 3800m.
J’arrive enfin à l’échelle de sortie, Je me classe 107ème en 18’23’’. Le temps est proche de mes temps en piscine. Place à ma toute première transition nage-vélo. En me rendant à mon emplacement, j’enlève le haut de ma combi, mes lunettes et mon bonnet. C’est ensuite que comme prévu, cela se corse. Après une légère hésitation je trouve mon emplacement (vive la carpette de salle de bain kitch avec des couleurs vives). J’ai du mal à faire passer les jambes sur mes mollets. Heureusement, je savais que ca risquait d’arriver, je me dis : « calme, ca sert à rien de s’énerver, juste à perdre l’influx dont j’aurais encore bien besoin… ». Ca y est je suis sorti de cette combi… Je sèche en vitesse mes jambes et j’attaque l’enfilage des chaussettes… C’est pas une mince affaire, déjà après un entraînement en piscine c’est pas évident, mais la en course avec la trifonction qui suinte, c’est pas évident. Ensuite je m’occupe des extrémités…chaussures et casque et je pars en courant jusqu’à la sortie du parc à vélo. J’ai oublié (encore…) mon dossard. Mais comme j’étais bien préparé… Je l’avais déposé sur mon guidon. Je fixe la ceinture juste avant de sortir du parc. L’enfourchement de ma bécane est lui aussi encore à travailler…
Me voici donc parti pour 100 km composé de 6 tours. On fait un aller-retour sur le chemin de halage le long du canal. Avec pour seul dénivelé la montée sur les ponts pour passer d’un côté à l’autre. Lors du premier tour je serais dépassé par deux gars. Je décide de me mettre à leur rythme. Je reste une dizaine de mettre derrière car le drafting n’est pas autorisé. Le fait de les avoir en point de mire est déjà un bel avantage. A l’entame du second tour, je constate que je suis à 160 puls, je me dis que c’est pas raisonnable, je décide de me caler à 155 puls. Quelques instants plus tard, je suis doublé par un … peloton d’au moins 8 concurrents… J’hésite à suivre… dans un premier temps j’augmente l’allure pour ne pas être distancé, j’observe l’attitude des autres. La plupart des gars se callent dans les roues… Je décide de ne pas être plus catholique que le pape, je pousse un coup pour moi aussi profiter de l’aspiration. Je me renseigne au près d’un des rares francophones pour savoir si c’est une pratique courante… On me dit, fait comme tout le monde, tant qu’il n’y a pas de commissaire.
C’est un peu dommage, que ma première se soit passé comme ca…Je pense que la majorité des gars ont quelques choses a se reprocher… Heureusement, un commissaire viendrait mettre un peu d’ordre mais ce ne durera qu’un certain temps. L’organisateur publiera dans son compte rendu son indignation vis-à-vis de ce comportement. A notre décharge, le parcours sur le chemin de halage et des passages étroits sur des pistes cyclables ne permettaient des dégagements suffisant et favorisait la formation de peloton. Grâce à la physionomie du parcours, j’ai pu apercevoir un énorme peloton sur l’autre berge du canal… Je pensa que cette « tricherie » m’aura fait gagner un peu de temps mais surtout pas mal d’énergie… Au final, je me classe 71ème en 2h24’14’’ . Je m’attendais à un meilleur classement… mais cette formule de triathlon favorisant les cyclistes fait qu’au départ j’étais loin d’être le seul spécialiste…
Place à la transition vélo – CAP, déjà testée à Saint-Léger. C’est la plus facile, elle ne posera pas de problème. C’est plutôt le début de la CAP qui pose problème. La sortie du parc à vélo se fait par la grand route sur un léger faux plat montant. Ca fait mal aux jambes… et au moral, car je vois passer des gars à un rythme qu’il met impossible de tenir, même 100m… Dans ces cas là, il n’y a qu’une chose à faire : prendre l’intensité maximale sub-crampe.
Au sommet, je suis encouragé par mon père et Benachou…Ca me remotive, encore merci à eux de s’être déplacé jusque là. Ca sera un adjuvant supplémentaire les 3 fois que je passerai devant eux et une présence bien sympathique à l’arrivée.
Les 10 km de Cap consiste à faire 3 fois et demi un tour de 2.9 km. Je vous ai déjà parler du faux plat pour sortir du parc à vélo, ensuite on court sur le plat, hormis une petite cuvette juste après le passage sur la ligne. C’est rien du tout mais lors du dernier tour, le changement de rythme engendré par ce passage va déclencher quelques crampes… Ensuite on rentre dans une partie en sentier qui nous amène sur la descente (courte mais raide), on termine par un aller retour le long du canal.
Les deux premiers tours sont compliqués, lors du troisième, je suis doublé par la tête de course, ca me permet de mesurer les progrès que je dois faire en Cap… Ce n’est qu’après 8 km que je vais enfin pouvoir augmenter un peu l’allure, je commence à sentir l’arrivée… Je me classe 70ème en 47’02’’ de la Cap. C’est quasiment la même place qu’en vélo, je ne m’attendais pas à faire si « bien ».
Ca y est, je suis maintenant triathlète… Je termine mon premier tri 63ème en 3h29’40’’. L’objectif était sous les 4h, il est plus qu’atteint… Je suis un surpris que mes 107ème, 71ème et 70ème position me permettent d’être 63ème mais ca confirme que je ne suis ni bon ni mauvais dans les trois disciplines.
Je crois que l’année prochaine sera une année mixte vélo et triathlon.