Ca fait quelques années que le premier week-end de juillet est le week-end d’un de mas gros objectif de l’année…D’habitude il s’agit de la marmotte, mais cette année le gros objectif est le semi – distance ironman de Gravelines ou le chtriman 113.
C’est l’occasion de retourner passer un week-end à la Panne. Le samedi, c’est Colin qui débute en triathlon (il avait déjà fait le duathlon de l’eau d’heure en initiation). Ici, il s’agit d’une vrai course avec des vrais fils de triathlètes… Ils sont tous en trifonction à l’exception de Colin… Honte sur moi, père indigne qui n’a pas suffisamment préparé son gamin…
Quelle émotion de voir son gamin au départ, c’est encore plus stressant que de courir soi-même.
Comme à son habitude, il part comme un dératé et sort… 4ème de l’eau… Il semble qu’il ait plus de capacité que moi dans cette discipline. Ensuite à l’instar de son père, ca se complique… Il met pas mal de temps pour se changer (d’accord avec une trifonction, il serait reparti plus vite). Puis ils partent pour 2 km de vélo suivi d’1 km de course à pied. Il termine en 11ème place et surtout en demandant : « c’est quand le prochain triathlon ? » Il s’est bien plu, c’est l’essentiel.
Le lendemain, je suis de retour seul à Gravelines. Le parcours étant constitué pour chaque épreuve d’une seule boucle et la météo étant peu engageante, j’ai conseillé à Cécile de ne pas venir m’encouragé. Je suis un peu stressé d’avoir abandonné mon vélo pour la nuit. Surtout que le vent soufflait assez fort la veille. Mais pas de soucis, il est bien en place. Je termine de m’installer dans l’aire de transition et retourne à la voiture pour remettre ma pompe. J’enfile ma combi avec beaucoup d’attention, on part pour 3 km, je veux bien m’y sentir. Comme d’habitude je réclame un peu d’aide pour la fermer. Pas de chance pour moi, le type qui m’aide laisse dépassé une petite bande de velcros par dessus le bords. Ca ne me gênera que le lendemain et les jours suivants, mais lors de chacune de mes respirations, mon cou frotte dessus. Ca s’appelle un manque d’expérience.
Je me mets à l’eau et me dirige gentiment vers la ligne de départ… Je me dis que ca va être la guerre… Plus de 800 personnes en quête d’une même bouée, certes à 1500m plus loin mais c’est mon premier départ groupé lors d’une épreuve de masse. Je tente d’apercevoir la fameuse bouée mais elle est trop loin. Je crache dans mes lunettes, c’est aussi efficace et bien moins cher que l’antibuée…
PAN, ca y est je suis parti pour un premier 113 (en réalité 114 (3 +90 +21). Comme à mon habitude, je dévie vers la gauche du bassin… Mais comme il s’agit d’un bassin d’aviron, celui-ci est jalonné de petites bouées permettant de délimiter les couloirs des différents bateaux. Ca va nous servir de repère et on nage un peu comme en piscine, chacun dans son couloir. Cette particularité va permettre d’éviter « la guerre » auquel je m’était préparé. Je m’étais aussi préparer (pas assez) à nager 1h… C’est long… Comme je le savais je me suis surtout préparé psychologiquement. Pas question de se stresser avec les avions (hors-bords) parti devant, mais il faut se concentrer sur ma trajectoire et sur ma technique de nage, ca fait passé le temps.
A mi-parcours, la densité de nageurs augmente au passage des deux bouées, mais ca passe. Je suis à la moitié, « il n’y plus qu’à rentrer au parc à vélo ». Je dévie une nouvelle fois vers le couloir de gauche, puis reste le long des bouées. Ca me permet de ne plus dériver mais je ne suis pas à l’abris de percuter l’une ou l’autre bouée… Le meilleur moyen pour moi de les éviter… C’est de les viser, comme je dévie, je passe à côté. J’arrive à la dernière bouée, je n’ai plus qu’à traverser la largeur du bassin.
Je retrouve le plancher des vaches, non sans tituber légèrement, c’est la première fois que ca m’arrive… j’avais déjà lu sur des forums que ce passage de la sortie de l’eau pouvait occasionner des pertes d’équilibre, mais c’est la première fois que ca m’arrive.
Je chipotte assez longtemps pour enlever le haut de ma combi, j’y parvient juste à temps (10’’ avant d’arriver devant mon vélo). J’arrive à enlever le bas un peu plus vite que d’habitude, mais pas encore en un temps record. J’enfile mes chaussettes (indispensable à mes yeux à partir du demi), mes chaussures, … Je me ravitaille et sors du parc à vélo.
Ca y est, je commence à prendre du plaisir… Je suis dans la partie qui me convient le mieux. On croise les courageux du 226 qui en termine avec leur première boucle. Comme d’habitude, je dépasse pas mal de gars, mais je suis aussi dépassé par quelques avions. Je suis même rattrapé par… le peloton (voir XXXème minutes de la première vidéo), ca surprend lors d’une épreuve sans drafting. Je me laisse dépasser et reste à distance réglementaire. J’hésite plusieurs fois à repasser devant mais la dépense d’énergie à produire me paraît trop importante à ce stade de la compétition. J’attends donc sagement la première bosse pour déposer cette bande de tricheurs. Au sommet, je reprends la position aérodynamique assez vite et me remets en mode seuil.
Le ciel est de plus en plus menaçant, je comprend assez vite que l’on ne rentrera pas au sec. Je suis envahi d’un petit doute : ai-je bien refermé ma caisse de transition ? Je pense bien l’avoir laissé ouverte… On verra lors de la prochaine transition. A peine le temps d’y réfléchir que les premières gouttes arrivent suivie du déluge… Ils tombent d’énorme gouttes me faisant même mal. La route est détrempée rendant le freinage avec mes roues carbone délicat.
Je profite de cette partie pour m’alimenter et pour m’hydrater un maximum, je sais que ca sera plus délicat de le faire en CAP. Les bidons fournis au ravitaillement sont hyper concentré en isostar, je sais d’expérience que c’est pas ce que mon organisme préfère mais je préfère éviter de m’arrêter pour remplir ma gourde. Du coup, j’ingurgite deux de ses bidons.
La pluie se calme un peu, puis s’arrête, lors de la fin du parcours. A 10 km de la fin du parcours vélo, je passe en mode récupe, je rajoute constamment une dent afin de mouliner un peu plus, je laisse redescendre un peu le cœur afin d’augmenter mes chances de performer lors du semi qui suit. Je suis gêné par l’envie de satisfaire un besoin naturel… Mais je me dis que ca sera moins pénalisant en terme de temps de faire la pause pipi à l’aire de transition ou lors du parcours en CAP.
Me voici une nouvelle fois dans l’aire de transition, je trouve assez vite mon emplacement (5’’ de perdu tout de même en passant devant sans m’arrêter). Je constate que j’avais bel et bien oublié de fermer ma caisse de transition, mes chaussures et tout se qu’elle contient sont trempés… Mais comme je aussi mouillé qu’en sortant de l’eau, c’est pas bien grave.
Je commence l’épisode fraicheur… Comme prévu, je passe m’alléger… Vu tout ce que j’ai bu et peu transpiré, c’est interminable. J’hésite à m’asseoir, mais je ne veux pas perdre trop de temps du coup, je repars. µ
Comme à Nobressart, je perds une chaussure en sortant du parc à vélo… Elle est restée scotchée dans la boue.
Le début du parcours consiste en un tour du bassin d’aviron, je prends un rythme de CAP d’environ 4’30’’. Je suis à nouveau gêné par l’envie d’un besoin naturel, mais le moins pratique à effectuer en course. Je repense au calvaire déjà vécu à Bilzen et lors d’un entraînement… Définitivement ca ne va pas être possible de courir 21 km sans faire une pause. Heureusement, après être monté sur le talus le long du bassin, on redescend vers l’aire de départ. Je décide de quitter le parcours pour… J’averti un juge de mon intention afin de ne pas être sanctionné et que l’on ne me refasse pas refaire un tour du bassin. A mon retour sur le parcours, je constate que j’y ai laissé 5 minutes mais que je peux à nouveau entrevoir le fait de finir.
Le parcours de CAP consiste en un aller retour vers la mer. Avec certains des sentiers empruntés en double sens. Après 3 km, je croise le futur (c’est imminent pour lui) champion de France. Quand à moi, j’ai encore 18 km de Cap à faire. Ca aurait pu me casser le moral, mais au contraire, ca m’amuse de croiser la tête de course. Je croise environs les 20 premiers avant de bifurquer vers les remparts et de quitter pour un instant la partie aller-retour. Le GPS de mon polar me lâche une fois de plus… Vivement que je récupère ma fenix 2. Je prends des temps intermédiaire à l’aide du marquage kilométrique de l’organisateur. Je tourne toujours en un peu plus de 4’30’’, mais j’ai l’impression que c’est de plus en plus difficile. J’arrive enfin le long du canal nous emmenant vers la mer. Je croise les gars avec qui j’ai bouclé la fin du parcours du vélo, ce coup-ci ca ma mets un coup au moral…Vive l’immodium qui m’aurait permis d’être avec eux… J’arrive près de la mer (j’entonne un petit : face à la mer et non à la meije, hommage à la marmotte). Je me ravitaille et repars pour les 6 ou 7 derniers km. Ca va être assez long… Je cours en 4’45’’. Je me rapproche du site d’arrivée…
Je croise cette fois-ci des athlètes du 226 partant pour 2 boucles, je me dis qu’un jour mon tour viendra, mais je ne suis pas encore du tout prêt pour ce type d’épreuve, ni dans la tête, ni dans les jambes (le marathon n’est pas encore à ma portée).
J’arrive enfin dans ce que Colin appelait la veille : « le jardin » suite au bac de fleurs déposés dans l’aire d’arrivée. Ca y est je viens de boucler mon premier demi…
Je suis satisfait de boucler l’épreuve dans un temps correct 5h14min et 31 sec., mais l’émotion ressentie n’est pas la même que lors d’une marmotte. Il faut dire que rien que dans l’intitulé du demi triathlon, il y a un goût d’inachevé.
Comme d’habitude, voici le résumé en chiffre :
Nat | T1 | Vélo | T2 | CAP | Tot |
281 | 370 | 113 | 505 | 239 | 178 |
00:55'29" | 00:03'13" | 02:32'18" | 00:03'44" | 01:39'44" | 05:14'31" |